1/13 - Série métaphysiquée, dit que si le désir, la déception et le rire sont des possibles définitions de l'humain, se raconter des histoires en est une autre
2/13 - Série métaphysiquée, dit trouver la solitude formidable
3/13 - Série métaphysiquée, dit qu'une relation sexuelle réussie est bestiale et sacrée à la fois, mais pour qui ?
4/13 - Série métaphysiquée, dit se demander si le plaisir de la vue des fleurs est dans les fleurs
5/13 - Série métaphysiquée, dit que le sang de l'humain a presque la même formule chimique que la sève des arbres
6/13 - Série métaphysiquée, dit 2000 ans de quoi, d'un grand mythe dont il ne reste plus que des traces
7/13 - Série métaphysiquée, dit que l'image est une absence réelle
8/13 - Série métaphysiquée, dit que nous cherchons l'absolu partout mais ne trouvons que des choses
9/13 - Série métaphysiquée, dit réserver une chambre d’hôtel, payer trois nuits et attendre la mort
10 /13 - Série métaphysiquée, dit que la vie serait impossible sans des moments de bêtise et de divertissement
11/13 - Série métaphysiquée, dit que se voir nu, c’est se voir vu
12/13 - Série métaphysiquée, dit que le pire ennemi du regard c'est tout ce que l'on a vu auparavant
13/13 - Série métaphysiquée, dit qu’il n’y a pas que l’être humain à s’étonner de sa propre existence
1/13 - Série métaphysiquée, dit que si le désir et la déception sont des possibles définitions de l'humain, le rire en est une autre
Série métaphysiquée (depuis 1999)
Littré : qui a pris un caractère trop métaphysique. « Votre physique [Aristote] n'est qu'un amas de termes abstraits qui n'expliquent point la nature du corps ; c'est une physique métaphysiquée. » Fénelon. Plus loin, on trouve métaphysiquerie qui me plaît bien aussi.
Si la métaphysique semble et a souvent semblé suspecte, on peut en dire autant de la photographie, de sa prétendue essence et de la supposée objectivité de son réalisme. Mais si l'on quitte ce point de vue, la photographie semble si bien montrer l'apparence des choses matérielles qu'elle peut nous inviter à une méditation remplie de doute. Autre titre possible : Série douteuse.
La photographie, par son réalisme, semble affirmer que l'être est, le non-être n'est pas. L'image (surtout l'image photographique) postule la matérialité du monde, du moins tel qu'il nous est donné à voir. Elle rend positif l'existence ou semble nous le faire croire. Elle paraît naturaliser les choses et les êtres en tombant sous le sens, surtout sous le sens de la vue. Elle est à l'opposé de réalités qui justement ne tombent pas sur le sens, de ce qui est immatériel, invisible, au-delà des apparences
Primauté de l'esprit sur « l'objet corps » ? alors que tout semble penser le contraire, y compris dans les images photographiques. Donc le doute. Et la méditation, interrogation infinie. Sans aliénation doctrinale, mais aussi sans grande possibilité d'expérience communicable.
« Je le dis, tu le dis, mais lui aussi l'a dit ; après que cela a été dit tant de fois, on ne voit rien que des dires. », d’après Pierre Beyle, Pensées sur la comète (1694), cité par Schopenhauer, in L'art d'avoir toujours raison. On retrouve cette citation chez Goethe et bien d'autres encore. Autre version : « Tout a déjà été dit. Mais pas par tout le monde. », Karl Valentin, comique allemand, 1882-1948.
La genèse de la Série métaphysiquée date de 1999, lors d’une résidence dans un hôtel à Bergisch Gladbach (Allemagne). On en trouve des traces dans le chapitre 10 d’Amants, Gisants, la seconde partie d’Un triptyque dispersé.
À suivre…
© Jean pierre Morcrette
21/03/2025
