Romans


Ces images fantomatiques de livres ne sont pas que des leurres. Ces romans existent, tapuscrits rangés dans les dossiers de mon ordinateur. Imprimés ou codés en binaire, ils vagabondent en quête d’une maison d’édition, d’une hôtesse, d’un hôte attentionné.


Mais alors, me direz-vous, pourquoi continuez d’écrire, si personne ne vous publie? Ma seule réponse possible: pour rester en vie!


Les écrivains, du moins ceux qui se font éditer avec relatif succès, passent la moitié de leur vie à écrire des livres, l’autre à expliquer pourquoi et comment ils les ont écrits. Je me console comme je peux. Tant que personne n’édite mes textes, je reste exempté de cette corvée.


Mûris, retouchés, si je m’écoutais, ces romans demeureraient sans cesse en chantier. D’autres personnages, un nouveau récit, une approche différente viennent me libérer de ce stupide enfermement. 


Au-delà des nombreux obstacles contingents, un texte recherche ce qui le nourrit, ce qui le sort de son coma et le maintient en vie: sa lectrice, son lecteur. Ces romans peuvent se transformer en PDF ou EPUB pour un oui, pour un nom. Le vôtre ?

Un triptyque dispersé (2013-2020)


Trois  romans ou trois volets.

Les volets sont davantage variations que suites

Taillis de hêtres

volet gauche


Un artiste mondialisé fuit les faux semblants, l’hypocrisie de son travail, la violence de ses relations. Neuf ans plus tard, il écrit le récit de ce qu’il lui est arrivé depuis : l’apaisement avec lui-même, ses semblables et la nature, le renouveau possible de l’amour et de l’art. Alors qu’il refusait l’idée de la paternité, la naissance d’un fils le surprend en même temps qu’une douleur nouvelle, la mort d’un être aimé.

Amants, gisants

volet central


L’ancienne compagne d’un peintre, disparu sans laisser de traces, reçoit d’un éditeur la proposition d’écrire sa biographie. Avant d’accepter ou de décliner, elle se met à la recherche de témoins et s’oblige à voir de ses yeux les lieux qu’il a fréquentés. En trois mois, elle découvre un homme plus complexe encore que celui quitté une décennie et demie auparavant, effrayée de la passion qu’il lui portait, blessée par son refus d’être père, lasse de pénétrer son mystère.

Clairière sombre

volet droit


La narratrice rédige sa dernière lettre à un homme quitté il y a bien des années, un peintre qui a décidé d’arrêter de peindre, a disparu, puis s’est transformé, sous un autre nom, en écrivain. Elle se souvient de la première lettre écrite treize ans auparavant. Il était devenu un peintre reconnu, peut-être le dernier des grands peintres.

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Devenu très âgé, un ancien libraire est interné dans un hôpital pour avoir écrit un roman. La planète a été rendue propre, vertueuse et pacifique. Tout ce qui s’écrit, se dit ou se partage sur tablette est soumis au contrôle instantané des algorithmes. Le papier est désormais interdit, mais une jeune femme en fabrique de petites feuilles en cachette. 

Après le traitement qui lui a ôté pour un temps la mémoire, le vieil homme tente de reconstituer son roman.

Une sale manie (2020-2023)

À suivre…

© Jean pierre Morcrette    

21/03/2025